Agent immobilier auto-entrepreneur : avantages et contraintes fiscales en 2025

Un statut accessible et souple, mais pas toujours le plus rentable pour développer une activité pérenne dans l’immobilier.

Le statut de micro-entrepreneur, anciennement appelé auto-entrepreneur, attire de nombreux professionnels souhaitant se lancer dans l’immobilier. Facilité d’installation, allègement des charges administratives, fiscalité simplifiée : les arguments en sa faveur sont nombreux. Mais peut-on réellement exercer en tant qu’agent immobilier auto-entrepreneur? Quels sont les avantages concrets du régime en 2025 ? Et surtout, quelles sont les contraintes juridiques et fiscales à anticiper pour éviter les mauvaises surprises ? Cet article vous apporte une réponse détaillée et actualisée.

Est-il possible d’être agent immobilier sous statut auto-entrepreneur en 2025 ?

Tout dépend du rôle exercé dans la transaction. En 2025, comme auparavant, le métier d’agent immobilier au sens strict, c’est-à-dire celui qui dispose de la carte professionnelle « T », ne peut pas être exercé sous le régime de la micro-entreprise. La loi Hoguet du 2 janvier 1970, toujours en vigueur et encadrée par le décret de 1972, impose des conditions d’exercice strictes, notamment en matière de garantie financière, d’assurance responsabilité civile professionnelle, et de structure juridique. Or, le statut d’auto-entrepreneur est incompatible avec ces obligations, notamment pour la gestion de fonds de tiers.

Cependant, cela ne signifie pas qu’il est impossible de travailler dans l’immobilier sous statut de micro-entrepreneur. La majorité des mandataires immobiliers exercent sous ce statut au démarrage de leur activité. En tant qu’agent commercial indépendant, ils interviennent pour le compte d’un agent immobilier titulaire de la carte T, au sein d’un réseau immobilier comme AXO.

Dans ce cadre, ils sont légalement enregistrés au registre spécial des agents commerciaux (RSAC), et signent un contrat de mandat avec l’agent ou le réseau. Cette délégation leur permet de négocier et de conclure des transactions immobilières sans être eux-mêmes titulaires de la carte professionnelle. Ils ne détiennent pas de fonds pour compte de tiers, ce qui leur évite l’obligation de garantie financière.

Ce modèle est parfaitement légal et représente, en 2025, le mode d’entrée le plus courant pour se lancer dans une activité de conseiller immobilier indépendant.

Quels sont les avantages du statut auto-entrepreneur pour exercer dans l’immobilier ?

Le statut d’auto-entrepreneur continue de séduire de nombreux professionnels du secteur immobilier grâce à sa simplicité et à ses conditions de gestion allégées.

Premier avantage : la facilité de création. L’enregistrement au RSAC s’effectue rapidement, la déclaration d’activité se fait en ligne via le site de l’Urssaf, et aucune formalité comptable lourde n’est exigée. C’est un excellent moyen de tester l’activité ou d’en faire un complément de revenus avant de basculer vers une structure plus ambitieuse.

Deuxième avantage : la fiscalité simplifiée. Le micro-entrepreneur bénéficie d’un abattement forfaitaire de 34 % pour frais professionnels (régime BNC). Il est imposé à l’impôt sur le revenu, sans nécessité de bilan comptable. Il peut également opter pour le prélèvement libératoire si ses revenus sont compatibles avec les plafonds fiscaux.

Troisième avantage : la protection sociale proportionnelle au chiffre d’affaires. Le taux de cotisation en 2025 reste stable à 22 % pour les prestations de service. Ce système permet de lisser les charges et d’éviter les mauvaises surprises en cas de baisse d’activité.

Autre point fort : la franchise en base de TVA jusqu’à 36 800 € de chiffre d’affaires annuel. Cela évite d’avoir à facturer la TVA à ses clients, ce qui peut être perçu comme un avantage commercial dans certaines situations.

Enfin, le statut d’auto-entrepreneur est compatible avec une grande liberté d’organisation, une autonomie totale, et une absence de subordination juridique. Ce cadre convient parfaitement aux profils indépendants, polyvalents et désireux de travailler à leur rythme.

Quelles sont les contraintes et limites fiscales de ce statut en 2025 ?

Malgré ses nombreux atouts, le statut auto-entrepreneur en immobilier présente des limites significatives à moyen et long terme.

La première contrainte est le plafond de chiffre d’affaires, fixé à 77 700 € pour les prestations de service en 2025. Au-delà, vous perdez les avantages du régime micro-fiscal et basculez automatiquement dans le régime réel. Pour un mandataire performant réalisant plusieurs ventes à l’année, ce plafond peut être atteint très rapidement.

Deuxième inconvénient majeur : l’impossibilité de déduire ses charges réelles. Le forfait d’abattement de 34 % ne reflète souvent pas les frais engagés par un agent immobilier indépendant : déplacement, prospection, abonnement CRM, formation, publicité, assurances. Cela réduit la capacité d’optimisation fiscale, notamment pour les mandataires en croissance.

Le régime micro-entrepreneur n’autorise pas non plus la récupération de la TVA, ce qui peut pénaliser en cas de dépenses importantes.

Sur le plan social, le statut offre une protection limitée. La couverture santé reste basique, la retraite est proportionnelle au chiffre d’affaires, et la prévoyance (arrêt de travail, invalidité) est faible. Il est fortement recommandé de souscrire des contrats complémentaires privés pour compenser ces lacunes.

Enfin, en termes d’image professionnelle, certains clients ou partenaires peuvent percevoir le statut de micro-entrepreneur comme moins rassurant qu’une société structurée, notamment dans les transactions de forte valeur.

C’est pourquoi de nombreux mandataires ayant débuté en micro-entreprise font évoluer leur activité vers une EURL ou une SASU, qui permettent de déduire les charges réelles, de mieux piloter les revenus et d’investir dans leur développement à long terme.

Le statut d’auto-entrepreneur en immobilier, s’il ne permet pas d’exercer en tant qu’agent titulaire de la carte T, reste une solution accessible, simple et adaptée aux débuts en tant que mandataire immobilier indépendant. Il offre un cadre souple pour tester son activité, générer ses premières commissions et se former au métier. Mais pour maximiser ses revenus et professionnaliser son activité, il faut rapidement anticiper ses limites fiscales, juridiques et sociales.

Chez AXO, nous accompagnons nos conseillers à chaque étape de leur parcours : de l’installation administrative à la structuration juridique, en passant par la formation, le coaching et les outils métiers. Car un bon statut ne se choisit pas au hasard : il s’adapte à votre projet, à votre ambition et à votre rythme de croissance.

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